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Laurent

Cache cache avec les lagopèdes



Il est 5h30 nous progressons sous la lumière de la lune, notre objectif, aller trouver le roi des cimes le bouquetin et le fantôme de la neige le lagopède.



En repérage la veille, mon frère et moi, progressions dans la neige pour rejoindre une crête quand un lagopède nous était parti dans les pieds. Surpris autant lui que nous , j’avais pu repérer la zone où il avait atterri. Aussitôt les jumelles avaient alors fumé.


Tous les rochers avaient été soigneusement examinés. Au bout de 20mn à nous abîmer les yeux dans les lentilles, il fallait se rendre à l‘évidence, il avait disparu grâce à son camouflage parfait.


La neige recouvrait le sol il fallait trouver les traces qu’il devait obligatoirement avoir laissé. Direction la zone d’atterrissage grande comme un demi terrain de foot, on se sépare, on jumelle, on scrute…


Au bout de 15mn je trouve ses empreintes, je me fige et les suis des yeux…

Incroyable... l’oiseau est contre un rocher à moins de 10m de moi... Immobile, tellement sûre de son camouflage blanc immaculé.


Sans ses empreintes je ne l’aurai pas vu...


Je prends une série de clichés à la volé puis je fais signe au frangin…




Zut il regarde à l’opposé, sans bouger je siffle un coup en surveillant l’oiseau du coin de l’œil, le lagopède ne bronche pas mon frère non plus lol.

Je l’appelle sans crier, l’oiseau ne bronche toujours pas, mon frère tourne la tête…


Tiens tiens, apparemment le bruit ne l’effraie pas.


Le lagopède est tellement certain d’être invisible... comme je n’avance pas dans sa direction celui ci est tranquille.

Mon frère a compris, il se rapproche tout doucement, il fait une rafale avec moi et le lagopède .



L’oiseau se déplace et fait un mini vol pour se poser 30m plus loin sur un rocher où nous apercevons 2 autres lagopèdes.

C’est le spot nous avons trouvé leur secteur. On les laisse tranquille, pour ne pas les déranger en se disant que l’on reviendra une prochaine fois...


 

...La lune nous éclaire, la neige craque sous nos pas, nous apercevons un grand mâle bouquetin qui se détache sur la crête d’une combe.


Zut les bouquetins sont plus bas que prévu, ça nous oblige à descendre légèrement pour remonter en face. De toute manière on a le temps on est venu pour ça…


La progression continue en silence...


Seule la neige parle, sur notre chemin dans un reste de coulée d’avalanche je trouve un crâne de bouquetin.


Je le dégage de la neige et l’accroche à mon sac à dos.


Une odeur pestilentielle sors du crane avec un jus grisâtre qui en coule… et merde il restait encore de la cervelle pourrie! ça va parfumer mon sac à dos… Je pue à 15m!

Je décroche le crâne et le laisse sur place.




Pouhaaaaa ça a aussi couler sur mon tapis d’affût...


Fous rires…


On reprend la progression et on rejoint les grands mâles 1h après. Ils sont à 100m de nous environs. On restera à les observer pendant plus de 2h, il ne se passera rien de folichon malgré la présence des étagnes à coté.


Nous sommes mi novembre le rut du bouquetin est à son balbutiement. Les bouquetins décident de passer derrière la crête tout en haut.


Bon ben faut grimper, la pente est entre 45 et 50 degrés orientée sud il n’y plus de neige fort heureusement, La montée est rude, on souffle fort.


Quand on rejoint l’épaule, la harde des grands mâles est juste en face, un précipice nous sépare, l’ambiance est magnifique.


D’abord effrayés par le bruit d’un bimoteur d’avion, ils avancent maintenant tranquillement à la queue leu leu au milieu de la falaise pour rejoindre le sommet de la barre rocheuse.


Leur silhouette se découpe sur la dernière crête. A les voir avancer on pourrait croire qu’ils sont mous et progressent lentement mais en moins de 15mn ils ont franchis la falaise escarpée pour rejoindre le sommet sous nos yeux admirateurs.



Impossible à les suivre il nous faut continuer à monter la pente pour rejoindre une autre épaule et voir si ça passe derrière...




Nous voilà arriver sur le replat avec vue stratégique sur le coin aux lagopèdes.


On se pose et décide de casser la croûte tout en jumelant... 1h passe aucun signe de vie.


En contre bas un groupe de randonneur arrive, on les observe progresser dans nos jumelles... Subitement le premier de tête s’arrête et se met accroupi, il fait signe aux autres... on jumelle au dessus de lui et distingue des points blancs...


hé hé hé les lagos sont bien là!


Les randonneurs tentent de les approcher en avançant tout doucement. Les lagopèdes s’envolent, la compagnie se sépare en 2!


Une quinzaine file en contre bas tandis que l’autre file en face de nous dans une barre rocheuse.

Les randonneurs reprennent leur progression, on les laisse s’éloigner, remballe le matériel et décide de faire une approche.


Pour éviter de redescendre et de remonter on tire tout droit dans la falaise en se prenant pour des bouquetins.


On adopte une stratégie de progression non silencieuse par rapport à nos observations de la veille et de ce que l’on vient de voir.


La progression est rude... Interdit de tomber ou de glisser!


On arrive à passer... On se rapproche de la zone où ils ont atterri.


Les jumelles entrent en action... rien...


On continue à avancer...


En montagne il y a toujours une combe derrière la combe... re-jumelle... rien...


La barre est franchie, nous sommes dans un pierrier... j’aperçois brièvement une forme blanche bouger derrière un rocher…


Yeeeeeeeeeeeees ils sont bien là.


Nous faisons un léger crochet à main gauche pour nous donner un meilleur angle de vue et arriver par dessous pour ne pas qu’ils se sentent acculés, les jumelles entre de nouveau en action…

Rien... Ha si...


1 derrière un rocher on voit son bec et un 2eme en train de se nettoyer le plumage.

Ils sont entre 20 et 25m au dessus de nous, on sort les boîtiers en parlant pour faire comme si de rien n’était… et ça marche...


Ils nous ignorent complètement et on peut les observer tranquillement, on en comptera 9.



45mn à les observer en pleine pente avant de décider de redescendre car le ciel s’obscurcit dangereusement!


La bière au 4x4 fût la récompense ultime !


C’était une journée comme je les aime…

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